La LyonSaintéLyon

Il y a quelques années, j’avais fait une blague de 1er avril en disant que j’allais participer à la 180 (ancêtre de la LyonSaintéLyon). Plusieurs amis étaient tombés dans le panneau et m’avaient cru. Mais j’avoue qu’en avril 2020 je ne sais pas vraiment ce qui m’a poussé à faire cette course. Partir de l’arrivée de la SaintéLyon à Lyon, arriver au départ à Saint-Etienne pour prendre le départ de la SaintéLyon officielle avec tous les autres coureurs. Cela n’a pas vraiment de sens (humour). Le seul avantage est de voir le parcours des Monts du Lyonnais le jour et dans l’autre sens, cette année ça sera sans la neige et le verglas pour cet aller. La totalité de la course fait 156km et 4600m de dénivelé, une distance que je n’ai jamais courue ça sera un défi de finir cette course.

Mon entrainement n’est pas au mieux, le retour du Marathon des Sables n’a pas été sans heurts. Mes tendons d’Achille ont bien soufferts et une plaie sur le tendon gauche, mal soignée est restée assez longtemps. À 2 semaines de la course, ma plus grosse sortie était de 19km avec 950m de dénivelé, et aussi un 23km une semaine avant la course. Je n’avais pas vraiment enchainé les kilomètres dans le mois précédent (139km au lieu de 280-300 normalement) et surtout dans la dernière semaine, des douleurs aux cuisses étaient venues me perturber me laissant penser que cette LyonSaintéLyon (156km) avait toutes les chances de finir au mieux à Saint-Etienne (après 78km) au pire à Sainte-Catherine (à l’aller également après 46km). J’estimais mes chances de finir cette course à peu près à 20 ou 30%. Je partais dans l’inconnu, mais avec un joker de taille: le Marathon des Sables qui m’avait permis d’engendrer pas mal de km en marchant (235km) un mois et demi avant

Pour tester ma vitesse j’avais essayé de faire un parcours identique (en distance et en dénivelé) au premier tronçon Lyon-Soucieux. Le site livetrail.net estimait mon temps à 2h48 pour 23km de distance et 400m de D+. Ce test c’était révélé plutôt mauvais et je pensais plutôt partir plus prudemment sur un temps 3h-3h20 pour ce premier ravito, les voyants étaient plutôt à l’orange

Salle Tony Garnier, Lyon, 7h-7h30

Je suis là, mais pas vraiment stressé, je vais faire avec ce que j’ai, jusqu’où je pourrai et je ne sais pas du tout comment vont se passer les prochaines 12, 24 ou 30 heures. Je suis dans l’inconnu total, mais vraiment pas stressé par la course. Simon un ami de Cop’Ain de Trail s’est inscrit aussi sur ce défi fou de la LyonSaintéLyon mais semble bien plus rapide que moi. Je lui ai dit que je partirai très lentement et s’il veut finir, en accélérant cela ne me dérange pas. On se retrouve à la Halle Tony Garnier en attendant le départ, j’aperçois au loin Casquette Verte (le tenant du titre 2019 et futur nouveau vainqueur de l’édition 2021) il fait pleins de selfies et semble lui aussi très calme.

Cette fois-ci, je m’hydrate bien avant de partir pour éviter les crampes après 20km comme à la CCC. Le départ est donné avec quelques minutes de retard et nous voilà parti pour 78km à une allure de sénateur pour rejoindre ma ville natale Saint-Etienne.

On passe le pont Raymond Barre et on file sur le pont de la Mulatière sous les clameurs des klaxonnes, on continue sur les fameux escaliers du grapillon, mais ce matin en montée. Je suis tous les coureurs, mais déjà les plus rapides sont partis loin devant. Au km 2-3 mon pote d’enfance Grégo est toujours là, il va faire la SaintéLyon (11e participation) ce soir, mais il est là pour m’encourager pour l’aller et je suis sûr qu’il y sera au retour … enfin si j’arrive jusque là. Passage des aqueducs de Beaunant, une pote de Simon nous suit à vélo, c’est amusant de faire le chemin à l’envers, je reconnais tous les endroits sans problème.

Il fait un temps magnifique, le ciel est d’un grand bleu et peu de nuages à l’horizon, j’ai dû mal à réaliser que la météo annonce de la neige pour ce soir. Simon est toujours avec moi, il me dit que je ne suis pas trop lent et pense bien rester avec moi un moment.

Sur le chemin on achète pas du terrain mais pas loin, Simon et moi regardons les magnifiques maisons de la banlieue lyonnaise. On prend notre temps et je suis en mode sénateur, courir lentement sans trop pousser, j’adore cette sensation de pouvoir courir des dizaines de kilomètres. Je ne regarde pas trop mon allure ni le temps et nous voici déjà au premier ravitaillement.

Soucieux en Jarest, km 21.3km, 2h47m de course

Je pensais arriver après 3h20 de course, me voilà arriver au premier ravitaillement exactement à l’heure précise prévue par le site livetrail.net. J’aimerai bien savoir comment ils font pour être aussi précis, ou comment fais-je pour être aussi précis. Hélas mon temps d’arriver à Saint-Etienne est en 13h15, ça risque d’être juste pour la suite, je ne connais plus les autres temps de passages aux autres ravitos, mais tant que les jambes vont bien c’est l’essentiel. Avec Simon nous continuons ensemble, la partie la plus dure arrive avec la montée au Signal, le point culminant de la course. Le temps est toujours magnifique, je perds un peu Simon vers le 30e km pour une envie pressante, ensuite je continue tranquillement jusqu’au Signal.

Le signal point culminant de la course

Là je prends une belle photo … mince mon téléphone était en mode « appareil photo » et la batterie s’est déchargée, il ne me reste que 20% de batterie, heureusement j’ai ma batterie de recharge dans mon sac à Saint-Etienne. Les jambes sont vraiment bien, pour le moment aucune douleur dans les quadriceps, je continue à faire mon chemin à travers la campagne lyonnaise. Mes parents viendront me voir à Saint-Catherine, je les préviens que je suis plutôt en avance sur l’horaire prévue.

Saint-Catherine, km 45, 6h57 de course

J’arrive sur l’étang de Sainte-Catherine, je continue à courir et j’aperçois mon père qui vient juste d’arriver. On rejoint ma mère qui me cherchait dans la tente du ravito, je mange et bois un peu. Ça me fait très plaisir de les voir, je ne pourrai pas venir chez eux à Saint-Etienne pour me reposer, je n’en n’aurai pas le temps. Simon nous rejoint aussi, nous discutons un peu et vraiment je me sens très bien pour la suite, même surpris de voir mes jambes au top.
Simon et moi repartons, nous faisons la fameuse descente sur Ste-Catherine en sens inverse cela change un peu et nous continuons. Je ne rappelle plus vraiment à quel moment mais Simon me dit qu’il va essayer d’accélérer un peu, je le comprends et me voilà seul avec quelques coureurs devant et derrière moi. Un peu plus tard sur un petit passage de col, je mets ma frontale sur le front, cela serait dommage de tomber à cause de la nuit avec une frontale dans le sac. Un peu avant d’arriver sur Saint-Christo (dernier ravito de l’aller) je croise une femme qui court en sens inverse, un concurrent m’a dit avant Sainte-Catherine que sa femme le rejoignait un peu avant St-Christo pour faire le retour avec lui et faire un 100km dans les Monts du Lyonnais.

Saint-Christo en Jarez, km 59, 9h28 de course

Ambiance un peu fin du monde, pas grand monde dans le ravito, les bénévoles sont au petits soins pour nous. Il fait vraiment nuit maintenant il est 18h30 et il commence vraiment à faire froid. En fait, à chaque SaintéLyon il fait un froid de canard à St-Christo, du vent glacial nous prend. Je repars, dans la montée pour ressortir de St-Christo, le vent s’engouffre encore plus dans ma veste, j’ai froid. Mes mains ont gonflé pendant la course et mes gants un peu justes sont encore plus petits. Il me faut plusieurs minutes pour les enlever et les remettre. Tous mes supporters sur WhatsApp sont bien là, mais avec ma batterie en berne difficile de dire grand chose de peur de ne plus avoir de batterie du tout.

Petit à petit j’arrive dans ma région natale, j’arrive sur Sorbiers, je reconnais le rond-point des précédentes SaintéLyon. Mes jambes sont toujours au top, je suis en forme pour ne pas trop penser au retour. La neige s’invite, des gros flocons bien épais et cotonneux. Je suis tout seul mes lunettes me gênent pour bien voir, je continue en voyant à peine à quelques mètres de moi, c’est un déluge, le sol devient blanc et glissant.

Ça y est, Saint-Jean Bonnefond, je rentre dans la banlieue de Saint-Etienne, la neige toujours et encore plus épaisse, il faisait tellement beau ce matin. Je passe à coté du stade Méons (où j’allais courir avec mon père,) je passe sous l’autoroute. Je suis les panneaux de la course ça y est l’arche de départ de la SaintéLyon est en vue … encore quelques mètres. Un bénévole me dit de bien passer sous l’arche pour que le système valide mon passage. Je crie victoire, les bras en l’air, je n’aurai jamais penser arriver à Saint-Etienne aussi frais avec un temps pareil: 12h31 soit 40 minutes d’avance sur l’estimation de livetrail, je suis aux anges (forcement verts).

Saint-Etienne, km 78, 12h31 de course

J’arrive sans peine jusqu’à la base vie de Saint-Etienne, les autres coureurs de la SaintéLyon sont dans les starting-blocks: Matthieu, Mikaela, Alain et tous mes supporters me félicitent. Matthieu veut savoir ou je suis et j’avoue que j’ai faim et j’ai envie de me reposer. Nous avons accès à une salle particulière sans trop de coureurs, j’en profite. Je retrouve Simon qui a fini en 12h00 environs. Je recharge mon téléphone, ma montre et je file manger des pâtes sans sauce, pas le grand repas mais ça ira pour repartir. Je suis relativement frais, les jambes sont un peu fatiguées mais je pourrai repartir sans problème, maintenant il faut faire une SaintéLyon …

Base vie de la LyonSaintéLyon à Saint-Etienne

Le 2e départ, Saint-Etienne, 78km

Il neige encore à gros flocons, c’est ma première SaintéLyon avec une départ sous de gros flocons, j’ai eu presque tous les temps, mais jamais de la neige qui tombe au départ. Simon est avec moi dans le premier SAS, celui des élites, ceux qui vont partir à 15km/h et nous à 10km/h, on va se faire marcher dessus. Premier reflex, se mettre sur le côté et attendre que les furies partent et nous laisser le champs libre, nous les jaunes, les gilets jaunes ou plutôt les chasubles jaunes de la LyonSaintéLyon. En fait tous les coureurs de la SaintéLyon ont une chasuble blanche et nous les fous qui faisons l’aller-retour nous avons un signe bien distinctif, une chasuble bien jaune, j’ai mis la mienne en évidence pour me faire remarquer mais surtout pour ne pas me faire engueuler par les autres coureur, nous ne faisons pas dans la même course.
Le départ est donné, les furies partent et comme prévu avec Simon nous les laissons partir en nous mettant de côté, je perds très vite de vu Simon dans le flot de coureurs et je me retrouve aussi très vite en queue de peloton de la première vague avec quelques « jaunes ». J’alterne la course et la marche, les jambes sont encore bien mais courir trop longtemps me tiraille un peu les quadriceps et il reste encore 78km pour finir ce retour.
Très vite la 2e vague, partie 10 ou 15 minutes après nous, me dépasse et ainsi de suite pour les autres vagues au fil des km. Je crois que dans la montée pour quitter Saint-Etienne, j’entends Matthieu qui m’interpelle. C’est sa première SaintéLyon, il est frais et reste quelques centaines de mètres avec moi, ensuite il file dans le flot de coureurs. Ça m’a fait plaisir de l’apercevoir, mon gilet jaune bien en évidence n’aura pas été vain.
Je sympathise avec un italien, Riccardo, qui lui aussi fait la LyonSaintéLyon. Il semble être déjà dans le dur, une douleur au genou, mais comme les italiens il est de bonne humeur. On se suit un peu.

Des dizaines voire un bonne centaine de coureurs sont venus me voir pour m’encourager pour cet « aller-retour », il y a 2 ans, lors de la première LSL, j’étais venu voir quelques coureurs de la LSL pour les encourager. Mais tous ces coureurs ont été super gentils avec moi (nous), m’encourageant, ou simplement me demandant ce qu’était cette chasuble « jaune ». Certains furent un peu estomaqués du défi, d’autres complément admiratifs, en tous les cas tous leurs encouragements ont été moteur pour finir cette course.

Petit à petit, j’arrive sur Saint-Christo, le froid se fait de nouveau ressentir, comme à l’aller. Le moral est encore bon, les jambes aussi.

Saint-Christo en Jarez, 95km, 15h42 de course

Me revoilà au premier ravito de la SaintéLyon, j’y étais il y a quelques heures. Il fait vraiment froid et cette année le ravito n’est vraiment pas couvert comme les autres années, en plus, avec le monde je reste dehors. J’envoie quelques messages à mes supporters sur WhatsApp mais ils commencent tous à dormir il est 3h du mat. Je repars, la nuit va être longue, mais je commence déjà à la trouver très longue. Je continue mon chemin et en approchant du milieu du parcours entre ces 2 ravitos, le cerveau commence à dériver. Je suis ronchon, j’en ai marre, plus de 16 ou 17h que je coure, mon cerveau me joue des tours et me dit de tout arrêter au prochain ravito à Sainte-Catherine. J’ai fait ce que je pensais faire, c’est à dire arriver à Saint-Etienne et repartir; le reste n’est pas très important, je viens de passer les 100km, que je n’ai rien à prouver bref je suis dans le dur.
J’avais prévu le coup, avant de partir j’avais regardé où les coureurs abandonnaient le plus sur la LSL: c’est à Sainte-Catherine. Donc il faut que je passe ce ravito et ensuite statistiquement j’aurai moins de malchance d’abandonner. En plus, j’ai froid aux oreilles ça me mine énormément, mais j’ai la flemme de trouver et prendre mon bonnet dans mon sac. Alors je continue vaille que vaille, dans le froid en attendant que ce bas passe.
En plus, le sol est bien gelé, quelle différence avec l’aller lorsqu’il faisait beau et que les appuis étaient très stables, de plus mes Saucony sont vraiment instables sur sol mouillé alors sur sol enneigé c’est 10 fois pire. Mais je continue.

Sainte-Catherine, 109km, 19h20 de course

Cet arrêt me fait, du bien, je prends le temps de prendre mon bonnet que je mets sur ma tête et sur mes oreilles. Cela me réchauffe d’un coup et le moral repart à la hausse, le bonheur tient à peu de choses. Je me rappelle, le petit lac après le ravito. Il fait froid et je commence à être fatigué, je marche je cours et petit à petit mon corps s’endort … mais je continue à marcher. Une sorte de blizzard m’entoure, on se perd avec d’autres coureurs, je leur indique le chemin qui se trouve sur ma montre. La fatigue me reprend et je commence à m’endormir, sur un petit col, j’aperçois un vague lueur a travers le vent, les flocons et la neige. Je suis la forme, elle bouge, c’est un coureur ma vision se rétrécit, je ne vois plus grand chose, je m’endors de plus en plus. Un peu après je vois, une baffle dans la nuit, une de ces baffles de sono de toutes les couleurs, elle a dû être posée là pour l’animation, mais le gros du peloton étant passé et il n’y a plus rien, plus personne. Je lutte pour ne pas m’endormir comme au Marathon des Sables je suis dans cette phase dont on ne peut pas sortir seul, je suis défait et je m’endors. Impossible de m’arrêter dans ce blizzard ce froid et cette neige, je suis un mort vivant. D’un coup un ombre apparait et de la musique sort de la baffle … ça me réveille aussitôt. Un piqure d’adrénaline et un réveil brutal au milieu de pampa lyonnaise, mais me voila de nouveau en course. Je me remets à courir et j’ai laissé Morphée sur place.

Arrivée à Sainte-Catherine je cours encore un peu

Dans un Ultra il y a des bas et des hauts, mais quelques kilomètres après ce bas, j’ai vécu un moment extraordinaire, l’adrénaline a dû mettre du temps à faire son effet. Mais je glissais, je suis tombé au moins 10 fois, mais quelques kilomètres après le début du jour, j’arrive en approche près du Signal. D’un coup mes jambes s’en vont, je cours comme un lapin, je ne glisse plus, je donne des conseils aux autres coureurs pour ne pas tomber et pour bien mettre leur couverture de survie. Je double quelques coureurs, mes jambes ne me font vraiment plus mal et je cavale tel un lapin. Ce petit bout de très haut était vraiment fun, pas une glissade j’étais sur un nuage mais hélas petit à petit je suis redevenu moi.

Un peu plus tard retour à la réalité, j’arrive au Signal, la descente me fait peur car hier dans l’autre sens la montée était un peu raide. Cela passe pas trop mal, mais je m’aperçois que je suis très très lent, je n’ai jamais vu le jour au Signal, toujours à Soucieux (dans 2 ravito) ou au pire à Saint-Genou (prochain ravito). Le moral en prend un coup, je suis très lent.

Saint-Genou, km 122, 21h52

J’arrive je suis un peu cuit, mais encore battant. J’entends que la barrière horaire est à 45 minutes environs, je n’ai que 3/4 d’heure d’avance sur les derniers de la course, après ils arrêtent les coureurs trop lents. Je ne pensais pas être aussi proche, mais c’est ce que j’avais vu dans les estimations de livetrail, le moral en prend un coup, mais les jambes vont bien je continue. Alternance de course et marche, glissade sur caillou et route bitumée.
Des coureurs continuent à venir me féliciter pour mon gilet jaune, je leur dis que je commence à fatiguer, je croise aussi quelques autres gilets jaunes.

A 1 km de Soucieux, je parle avec un coureur de la LSL, il me dit que pour lui c’est fini: il abandonne la course. Je lui demande pourquoi et me répond qu’il a mal au dos et que la barrière horaire à Soucieux est à 11h du matin. Je regarde ma montre: 10h47 ?!?! Je marche et cours à 10min/km, je prends mes jambes à mon coup, et je cours le plus vite que je peux sur le bitume de Soucieux. Je reconnais le ravito, ça y est je passe la borne à 10h56 et je regarde autour de moi, personne nous interpelle concernant la barrière horaire … bizarre …

Soucieux, km 133, 23h55 de course

Je commence à manger et à boire et je demande à un bénévole la barrière horaire, il est juste 11h. Il me répond 11h 3/4. J’ai un peu du mal à comprendre après 24h de course, je lui réponds « 11h45 ? », il me répond « bien entendu ». Me voilà rassuré, je m’assois un peu je mange, j’écris à mes supporters que je suis toujours en course et je repars …
En repartant du ravito, les jambes qui pouvaient courir il y a 10 minutes, me font un mal terrible, je commence à réaliser que je vais terminer cette course, les larmes me montent aux yeux. Est-ce la douleur qui me fait pleurer ou de réaliser que je vais finir une course que je ne pensais pas du tout finir? Je ne sais pas, mais je grimace en essayant de repartir de Soucieux, la petite pause assise a détruit ce qui me restait de muscles dans les jambes, je ne peux plus courir.

Pas la joie sur le visage, mais heureux d’arriver à Soucieux

Chaponost, km 142, 25h47 de course

Je repasse tous les magnifiques villages que l’on a croisé hier matin, j’arrive à Chaponost dernier ravito avant l’arrivée. Cette année on passe une longue ligne droite pour aller dans un gymnase. J’arrive souriant, je prends une soupe chaude et de quoi manger et boire. Je n’ai pas couru depuis Soucieux, je marche, les douleurs dans les quadriceps sont beaucoup trop intenses pour courir. Je croise quelques YouTubeurs qui ont du mal à finir leur SaintéLyon, je discute avec eux.

No surrender à Chaponost

Je repasse les Aqueducs de Beaunant, c’est dur mais heureusement pas trop long, je me repose dans la montée, mais c’est bientôt fini. Mon pote Grégo sera surement là. J’ai la flemme de sortir mon téléphone, il doit m’attendre depuis un moment, il a quand même fini sa SaintéLyon, et effectivement juste avant les escaliers du grapillon, Grégo est là je le reconnais. Je lance un poing victorieux il a du mal à me reconnaitre. Je continue en marchant toujours impossible de courir, je descends les escaliers sans trop de casse, je rejoins les Youtubeurs qui ont pas mal. Je passe le pont de la mulatière, le pont Raymond Barre, il reste 1km. Je commence à réaliser que je vais vraiment finir cette course, cette Ultra dépassant ma plus longue sortie et ma plus grand distance en course.

Lyon, km 154, 28h39 de course

Mes parents sont là aussi, un moment qu’ils se gèlent dehors, je les embrasse et je repars pour finir cette LyonSaintéLyon toujours en marchant. Encore quelques centaines de mètres, dizaines, je vois l’entrée de la Halle Tony Garnier, j’y rentre victorieux. Je n’ai jamais été aussi fier de finir une course, avec mon entrainement je la croyais vraiment hors de portée. Je passe l’arche en levant les bras et le speaker de la SaintéLyon me félicite. C’est fini, enfin!

Je finis donc le retour en 16h08 ce qui fera un aller retour en 28h39. Le site livetrail m’avait donné plus de 30h30 je crois.
Simon finir son retour en 11h45, soit moins de temps qu’à aller, donc une très très bonne gestion de course
Matthieu finira sa première SaintéLyon en 11h26, il aura quelques problème après le 50e km.
Grégo finira dans les starting blocks en 8h50